Le digital: de la passion du sport émane une véritable industrie

Par Frédéric Aguilar, Directeur Technique France chez Extreme Networks


Développement massif d’applications, attractivité des paris en ligne, statistiques de la performance en direct des joueurs… Tout est possible aujourd’hui pour rendre l’expérience des fans et adeptes de sport unique.

Et c’est sans compter sur les nouveaux services proposés directement au sein des enceintes sportives elles-mêmes pour fédérer le public. C’est un fait, le sport gagne du terrain en matière de digital et surfe avec son temps.

Mais à qui profite le Digital Sport aujourd’hui et quels en sont les enjeux ?

Quand on parle de l’univers du sport, il faut y voir les différentes strates : fédérations, supporters, licenciés et l’industrie globale qu’il représente. En France, les fédérations sportives ont rapidement pris la mesure du phénomène de la digitalisation. Elles l’ont intégrées dans leur quotidien, notamment pour interagir avec leur communauté : licenciés, pratiquants ou sympathisants. Attardons-nous davantage sur le ‘Digital Sport’ au service des supporters. Car le digital a réellement facilité l’accessibilité aux événements sportifs en temps réel. Avec lui, il n’est plus besoin de se déplacer… c’est le sport, et l’ambiance associée, qui prennent directement possession de votre salon pour vous offrir « Le plus grand des spectacles » – pour faire référence à l’un des principaux acteurs du câble sportif ! 

Avec la digitalisation, le plaisir du jeu ne s’arrête pas là.

C’est grâce à elle que les passionnés peuvent également continuer à vivre l’expérience du match après le coup de sifflet final : performances de joueurs, du collectif, relevé des erreurs tactiques, etc. Cette manière de ‘consommer’ aussi le sport est devenue un réel atout différenciant pour l’industrie et ses acteurs. Mais ce ‘service +’ ne serait rien sans les investissements massifs des enceintes sportives, stades, salles et consorts, dans des infrastructures et systèmes informatiques robustes au service des performances du Wi-Fi. Elles ont bien compris que c’est en misant sur la technologie qu’elles parviendront davantage à fédérer leur public et à être attractives, également auprès de leurs diffuseurs et partenaires.


Grâce à la digitalisation, les mordus de sport peuvent en direct, et en différé, bénéficier d’options telles que le replay d’actions, le suivi de performance, la palette graphique, etc. Pour ceux qui ont choisi de suivre les performances de leur équipe favorite dans l’enceinte sportive, ils y trouvent également de nouveaux avantages et services : connectivité simplifiée, accessibilité aux réseaux sociaux, commande de snacking et livraison directement à leur siège, etc. Aujourd’hui, le digital fait partie intégrante de la fête. Et pour preuve, lors de la dernière finale du Super Bowl près de 47 % de données ont été échangées en plus par rapport au match de 2018.

L’industrie du sport dans son intégralité semble avoir mesuré le potentiel du numérique.

A l’image des marques de sport qui l’utilisent comme outil de fidélisation grâce à l’activation de leur communauté, la promotion de leur image de marque sur les réseaux sociaux ou encore l’appel à des sportifs en tant qu’ambassadeurs. Elles ont non seulement recours au digital pour fidéliser leur clientèle mais surtout pour générer directement de nouveaux revenus. Et aujourd’hui, l’impact financier de la digitalisation se mesure rapidement.

Le célèbre club de football espagnol du Real Madrid a décidé de maîtriser de A à Z la production et la commercialisation de séquences événementielles diffusées en streaming à travers les réseaux sociaux. Avec ses 500 millions de fans potentiels dans le monde, le club devient une véritable « machine à cash » avec la diffusion de ses représentations en streaming. Là aussi, le service proposé n’a d’intérêt que s’il est soutenu par une structure informatique performante en mesure de supporter le trafic (vidéo, data…) généré.

Utiliser le digital permet certes d’attirer, de fidéliser (licenciés, fans, partenaires, etc.) et de générer de l’audience, toutefois son usage, aussi simple peut-il paraître, cache de réelles complexités techniques. Si ces dernières sont aujourd’hui de plus en plus repoussées par les principaux acteurs du secteur de la connectivité, le potentiel ‘business’ offert par la digitalisation dans certains secteurs, à l’image de celui du sport, favorise un taux d’adhésion et d’adoption de solutions de s’appuyant sur la connectivité, à travers une infrastructure réseau souple et robuste. A en repousser les limites, le risque dans le cas du ‘Digital Sport’ n’est-il pas que la passion du jeu soit un jour doublée par l’appât financier ?


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